VICE

by Maxim Pien

Trois jeunes bruxellois dans la vingtaine ont lancé une campagne de crowdfunding sur Kickstarter. Non, ne partez pas tout de suite. Ces gars-là ne lèchent pas les bottes d’Emmanuel Macron. Enfin, sauf si les bottes de la start-up nation s’avèrent être des Air Max Plus OG. Maxim Pien (designer) Gatien André (account manager chez Timberland) et David Portana (employé administratif) sont à la base du projet COLORS Sneakers™ by Panini.
L’idée ? Lancer l’impression du premier album à collectionner Panini autour de l’univers streetwear. Les trois passionnés ont pour but de récolter 100.000 euros, ce qui leur permettrait de couvrir les frais liés à l’impression de 15.000 exemplaires (48 pages, 350 stickers, beaucoup de fun). Gosses, ils ont bien sûr passé de nombreuses heures d'acharnement à compléter les albums de foot pendant la récréation. Maintenant, voilà qu’ils ont passé un deal avec la marque numéro un de stickers dans le monde. Qui a dit qu’il fallait faire une croix sur ses rêves d’enfant ? On a discuté avec eux pour en savoir un peu plus.
VICE : Salut les gars, ça date de quand cette idée de faire un Panini de la sneakers ?
Gatien : En fait l’idée nous est venue au mois de juin, pendant la coupe du monde, Maxim complétait ses albums avec ses frères en écoutant « Incroyaux » de Caba & JJ et la punchline « Plaire à tout l'monde, j'en ai R.A.F., je veux finir sur autocollant Panini, yes Sir » lui est restée en tête.
Le déclic vient de là. Comme c’est un passionné de sneakers depuis toujours, il a décidé de s’entourer de David et moi pour mettre le projet sur pied.

« En gros, c’est comme pour le foot, mais à la place de Dries Mertens, tu tapes une petite Air Max. »

Vous pouvez m'expliquer le concept en quelques secondes ?
Maxim : En gros, c’est comme pour le foot, mais à la place de Dries Mertens, tu tapes une petite Air Max. Le but de Colors Sneakers by Panini, c’est vraiment d’offrir un autre niveau de collection aux sneakerheads. On va distribuer les stickers dans des sneakers shops sélectionnés en Belgique, à Bruxelles, Namur, Liège et Anvers. Les stickers reprendront une sélection des meilleurs modèles de l’année 2018.
Gatien : Et ils seront dispo sur Kickstarter en prévente à prix plus avantageux qu’en shop.

« On est tous responsable de cette gentrification de la sneakers, c’est un jeu auquel le consommateur a voulu jouer et perso, il y aura toujours une place pour une nouvelle paire dans mon armoire. »

Et celui que vous ne porteriez jamais de la vie ?
Gatien : A l’unanimité je pense qu’on peut dire qu’on ne porterait jamais de fake. Perso, la Adidas x Jeremy Scott ou la Nike Uptempo c’est chaud !
Maxim : Oublie, moi Uptempo j’aime trop.
David : New Balance, j’en porte jamais.

Je ne vous apprends rien, la basket est à la mode. Vous en pensez quoi, de cette hype ?
Gatien : Bah, on est tous un peu responsable de cette gentrification de la sneakers, c’est un jeu auquel le consommateur a voulu jouer et perso, il y aura toujours une place pour une nouvelle paire dans mon armoire. Je suis ni pour ni contre, juste content que cette passion soit partagée par une communauté qui grandit tous les jours.

Faire un album Panini, c’est un peu célébrer encore plus cette culture du consumérisme rapide, non ?
Gatien : Pas vraiment. C’est vraiment basé sur le principe de collection. J’espère que dans dix ans, les collectionneurs ouvriront leur albums et pourront voir l’évolution du sneakers game au fil des pages. Collectionner, pour moi ça regroupe des valeurs importantes, comme le partage, l’échange, le soin, la persévérance, rencontrer de nouvelles personnes. Finalement assez loin de la consommation rapide quand même, non? 

Actuellement, vous êtes à quatre pour cent du budget crowdfunding atteint, il reste un gros mois. Vous allez faire comment pour que ça fonctionne ?
David : On va trouver les 96 pour cent manquants (rires). C’est pas vraiment encore ancré dans la culture belge ce type de financement participatif, mais on a placé la barre assez haut afin de récolter un maximum d’avis et monter un certain engouement autour du projet. Ça va être chaud mais on a d’autres solutions pour lancer le truc ! Aucun de nous trois n’a jamais été porté par les réseaux sociaux, on est tombé dedans avec notre app COLOR SNEAKERS. En vérité, on est assez mauvais.

Sans vouloir être pessimiste, si ça fait un flop, qu’allez-vous en retirer comme leçon ?
Gatien : Que les belges sont radins de ouf !
Maxim : L’idée a fait l’unanimité à tout ceux à qui on en a parlé, mais entre aimer et participer financièrement, il y a un clic de différence, j’avoue...
David : Je vous avais dit les gars, si on avait fait un Panini sur les bières belges on aurait déjà la somme à l’heure qu’il est !

On leur souhaite bonne chance. Si vous voulez soutenir cette belle cause, c’est par ici.